Radars embarqués dans des voitures privées : qu'est-ce que ça va changer ?
Auteur: La rédaction
Dans l'Eure, un nouveau système de contrôle de vitesse est entré en fonctions le 23 avril : les premières voitures privées équipées de radars ont commencé à flasher les automobilistes en excès de vitesse.
Une panoplie importante et variée
Le dispositif des radars embarqués dans des voitures privées, sera progressivement étendu à la Normandie avec 26 véhicules. L'objectif annoncé : l'extension de ce nouveau système à tout le pays pour 2020.
Actuellement, en France, 3 650 radars traquent les excès de vitesse, entre les radars fixes, les mobiles et les radars embarqués. Auxquels vont donc s'ajouter les nouveaux véhicules gérés par des sociétés privées.
Des voitures qui roulent plus longtemps ?
Avec la privatisation, un unique chauffeur, salarié d'une société privée, fera rouler une voiture anonyme, équipée de capteurs capables de lire les panneaux de vitesse, et d'un radar qui pourra calculer la vitesse des autres véhicules et les "flasher" s'ils sont au-dessus des limites. Si jusqu'à présent on pouvait repérer une voiture de contrôle, toujours conduite par deux gendarmes, il va maintenant devenir difficile de reconnaître un de ces véhicules-mouchards !
La différence la plus importante avec le système précédent repose dans le temps d'utilisation quotidienne des voitures-radar : si les voitures conduites par des agents de sécurité roulent en moyenne 1 heure 30 par jour, avec la privatisation elles vont pouvoir rouler 6 voire 8 heures par jour. Selon le gouvernement, cela permettra de "libérer du temps aux forces de l'ordre pour le consacrer à des tâches plus qualifiées comme l'interception au bord des routes (alcoolémie et stupéfiants)".
? mais avec des parcours imposés
En revanche, pas question pour les sociétés privées de "flasher plus pour gagner plus" : elles seront soumises à un contrat fixe, avec des parcours imposés par la Préfecture, et risqueront une amende bien salée si elles ne s'y conforment pas. De plus, si l'exploitation de la voiture-radar se privatise, le traitement des amendes sera toujours géré directement par les forces de l'ordre.
Enfin, la marge de tolérance avant verbalisation évolue. Elle reste de 5 km/h pour un radar classique, mais sera de 10 km/h pour un radar embarqué dans les zones où la vitesse est limitée à 100 km/h ou moins. Et si vous roulez dans une zone à plus de 100 km/h, la tolérance sera de 10% de la vitesse maximale autorisée. Autrement dit, sur autoroute il faudra dépasser les 146 km/h pour recevoir une prune.