Radar anti-bruit : bientôt sur les routes ?
Auteur: La rédaction
Après les radars de vitesse, les radars de feu rouge, les radars de stop, la famille des appareils de contrôle pourrait-elle s'agrandir avec un radar anti-bruit ? La presse spécialisée en parle, les riverains le souhaitent et les motards sont déjà sur le pied de guerre? mais ce projet est-il réellement envisagé ? Décryptage.
Ce que dit la loi sur les nuisances sonores
Une rumeur circule sur le net, ainsi que dans la presse spécialisée : de nouveaux radars pourraient bientôt apparaître en Ãle-de-France, installés non pour repérer (et éventuellement verbaliser) les véhicules trop rapides? mais les plus bruyants ! Considérés comme une vraie plaie par les riverains, les deux-roues seraient les premiers visés par ces appareils, au point que les motards ont déjà commencé à se préoccuper de cette nouveauté. Leur inquiétude est-elle motivée ?
Avant de répondre à cette question, voyons rapidement ce que dit la loi. Actuellement en France, pour toute émission de bruits susceptibles de causer une gêne aux autres usagers de la route ou aux riverains, est prévue une amende de 135€Â ; qui peut être infligée sans appareil de contrôle, par la simple constatation de la nuisance sonore par les policiers, qui peuvent aussi ordonner l'immobilisation du véhicule.
Les deux roues dans le viseur
Dans une étude réalisée en 2017 pour Bruitparif, l'observatoire du bruit en Ãle-de-France, on apprend que 44% des Franciliens se plaignent du bruit des deux-roues motorisés et que 9 franciliens sur 10 sont d'accord pour que les contrôles et les sanctions des plus bruyants soient renforcés.
Des nouveaux radars ?
Bruiparif a mis au point un capteur sonore multidirectionnel, qui s'appelle Medusa en raison de sa forme : doté de 4 microphones, le capteur se présente comme un engin à plusieurs têtes, capables de percevoir les sons à 360 degrés. En effectuant des mesures plusieurs fois par seconde, il peut trouver la source d'un bruit, ainsi que sa trajectoire de déplacement. Couplé à un système de caméras, ce système permettrait, à terme, de verbaliser à distance les contrevenants.
Ces capteurs sont déjà utilisés par Bruitparif depuis 2016 : ils sont notamment installés dans plusieurs quartiers festifs de Paris, dans le but de contrôler les émissions sonores et de résoudre les conflits d'usage de l'espace public entre les habitants et les clients des établissements nocturnes. Courant 2018, Bruitparif compte tester ces capteurs sur un ou deux grands axes parisiens, pour confirmer la capacité de ces « méduses » à isoler le bruit provoqué par un seul véhicule au milieu du brouhaha urbain.
Peut-être? mais pas tout de suite !
Pour le moment l'objectif de Bruitparif n'est pas de créer de nouveaux mouchards électroniques, mais plutôt de surveiller la pollution sonore sur des grands axes franciliens. Dans le même but, en 2019, ils prévoient d'équiper entre 10 et 15 sites de ce dispositif, pour élargir l'acquisition de données et renforcer les mesures. Une fois toutes ces données collectées, les autorités publiques devront discuter d'un seuil de bruit (en termes de décibel ou d' «agressivité») au-delà desquels une sanction pourrait tomber.
Si les radars anti-bruit doivent voir le jour, ce n'est pas prévu pour tout de suite. Pour encore quelques années au moins, les motards peuvent dormir sur leurs deux oreilles !
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